Le cercle, bien loin d'être une simple figure géométrique, revêt une signification bien plus profonde. Vu de l'intérieur, il devient une métaphore de la captivité,
une représentation d'un "schéma limitatif", un rêve amputé de ses ailes, entravant son envol à travers l'infini cosmos. En reconnaissant sa nature immuable, nous
réalisons l'inutilité de mesurer son rayon, plongeant ainsi dans sa dimension mystique, où il incarne le symbole de l'infini. Pour Carl Jung, le cercle symbolise
les processus naturels, reflétant les cycles cosmiques et évoquant la continuité et la perfection inhérentes à l'univers. À l'opposé, le carré représente la perception
humaine de l'univers, une projection limitée de notre compréhension et de nos structures mentales, imposant ainsi un ordre et des limites à la réalité cosmique.
En scrutant les premières formes tracées par l'homme, ainsi que les peintures rupestres du Tassili remontant au Néolithique, nous constatons la prévalence du cercle en tant que symbole.
Les spécialistes de l'art rupestre tassilien, tels qu'Henri Lhote, ont étiqueté une étendue chronologique des représentations rupestres comme "période des têtes rondes",
marquée par des têtes humaines à l'anatomie circulaire frappante.
L'expression mystico-poétique "Deus est sphaera cujus centrum ubique, circumferentia nusquam" (Dieu est une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part) semble
correspondre parfaitement à la quête picturale de BK. Son art, mêlant subtilement philosophie, poésie et mysticisme agnostique voire chamanique, cherche à briser les cercles qui nous
enferment tel un chercheur isolant une molécule cancéreuse pour l'éradiquer. "Le détachement du cercle", l'une de ses œuvres les plus significatives, est un vibrant hommage à la
transcendance et à la libération dans toute leur amplitude.
Cette figure géométrique, chargée de symbolisme, transparaît dans de nombreuses œuvres de BK, traduisant les tourments d'une âme en quête de liberté, aspirant à briser les limites
imposées par le cercle pour exprimer pleinement la quintessence de l'artiste. Ses tableaux s'inscrivent indubitablement dans l'expressionnisme abstrait.
Au cours de sa carrière, BK s'est éloigné de ses influences initiales telles qu'Issiakhem pour se rapprocher progressivement de Kandinsky et de Klee, forgeant ainsi son identité artistique.
L'impact profond des peintures du Tassili n'Ajjer sur son univers pictural est palpable, inspirant nombre de ses toiles avec la palette ocre des artistes préhistoriques gravée dans les
parois du Tassili n'Ajjer (Djanet).
Dans l'œuvre de BK, se dessinent clairement des périodes picturales qui transcendent les limites d'une simple représentation historique pour dévoiler l'intimité de l'artiste. Son regard
sans complaisance se pose sur une société algérienne déchirée entre tradition et modernité, identité et altérité. "Les lignes échevelées, presque extravagantes" (selon Kandinsky) de BK
surprennent et fascinent à la fois, incarnant le mouvement et l'action. Certaines de ses peintures semblent même évoquer le rythme du Blues ou du Gnawi, comme en témoignent plusieurs
toiles intitulées "danse", révélant ainsi la mobilité et la capacité de mobilisation propre à l'art, selon la vision de Paul Klee.
Azzedine ALIOUCHOUCHE
Né, en 1978, à Akbou (Vallée de la Soummam, Kabylie).
-1997:
Fin d'études secondaires
-2001: École des Beaux-Arts de Constantine.
-2001 2002: Ecole des Beaux-Arts d'Alger.
- Adhérent à l'association " Tassili" d'Akbou.
- Membre fondateur du groupe "Les Artistes de la Soummam".
- Créateur de "Tifrit Gallery".
-Avril 1992: À l'occasion de la célébration du printemps berbère, à Tifrit (le 20 avril).
-Mars 2002 : Exposition à El Aurassi, (Alger).
-Juillet 2008 : Exposition à la Maison de la Culture de Béjaïa.
-Du 1er au 15 septembre 2005, exposition à El Aurassi (Alger).
-Continue à exposer ses oeuvres dans son propre atelier/galerie Tifrit Gallery.
-Plusieurs expositions collectives avec un groupe de jeunes peintres (Tassili).
-1999: Exposition collective à l'Université de Béjaïa.
-2000: Journée de la poésie et de littérature algérienne, à la Maison de la culture de Sétif.
-2001: Exposition à la maison de la culture Malek Haddad (Constantine).
-2001: Participation à "l'émeute artistique": une manifestation plastique initiée par un groupe d'artistes plasticiens de la ville d'Akbou.
-2001: Réalisation d'Abujlim (carnaval) avec les citoyens de la ville d'Akbou.
-Le 08 mars 2003: Exposition à l'Université de Béjaïa.
-2009 : Exposition au Palais de la culture Moufdi Zakaria
-2012 : Exposition au Théâtre Régional de Béjaïa TRB
BELKACEM IDIR
Tifrit, Akbou
06001 Algérie
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